Alors que l’Europe observe une poussée des partis nationalistes, le Portugal ne cède pas aux sirènes de l’extrême droite. Entre héritage lady from the viagra commercial de la Révolution et contexte politique local, les raisons de cette marginalité sont très spécifiques.
Au coeur de Lisbonne, le palais de Sao Bento impressionne par sa grandeur. D’un blanc immaculé, gardé par deux lions en pierre, le Parlement portugais abrite depuis 1976 le travail législatif de 230 députés. L’ancien monastère bénédictin n’accueille cependant aucun élu d’extrême droite. Et pour cause, ce courant de pensée ne pèse rien au Portugal.
Le Parti National Rénovateur (PNR) se veut le pendant local du Front National. Son logo : une flamme tricolore, copie conforme de celle de son homologue français. La comparaison s’arrête là. Le mouvement oscille entre 0,1 et 0,6 % des suffrages. « Personne ne le connaît », ironise Duarte Pacheco, député du parti social démocrate (PSD).
Chômage de masse, dette abyssale, austérité, corruption… Tous les ingrédients d’une poussée buy viagra from canada extrémiste sont présents au Portugal. Alors que Marine Le Pen affole la direction de l’UMP ou que les néonazis d’Aube Dorée siègent au Parlement Grec, les Portugais restent imperméables à cette contagion européenne.
Le souvenir de Salazar
Pourquoi une telle exception ? Elle prend racine en 1974, dans la canada pharmacy online adderall Révolution des Oeillets. « La dictature de Salazar a vacciné les Portugais contre la tentation de l’extrême droite, qui est diabolisée depuis lors, explique Manuel Villaverde Cabral, politologue à l’Institut des sciences sociales de Lisbonne. Pendant les années 1970, la gauche a Celexa joui d’une hégémonie culturelle totale, ne lui laissant aucune place », renchérit Fabian Figueiredo, membre du bureau national du Bloc de Gauche, équivalent portugais du NPA.
En témoigne le nom des deux grands partis de droite portugais, empruntés au répertoire de la gauche.
« Le PSD n’a rien d’un parti zoloft reviews social démocrate et le CDS (Centre démocratique social) est tout sauf centriste, s’amuse Duarte Pacheco. Mais ces partis ont été créés juste après la Révolution, il n’avaient pas d’autre choix pour peser. »
Discrédité par quarante ans de régime autoritaire, l’extrême droite a de son côté raté le coche. « Il y avait une élite politique d’extrême droite après Venlor la Révolution », explique le politologue Ricardo Machi. « Mais elle a été incapable de se structurer dans un parti fort. » Dans les années 1980, cette élite a disparu, ses représentants ayant modéré leur discours pour rejoindre le PSD ou le CDS.
Un système politique figé
Ces deux partis muse or viagra ont aujourd’hui un rôle majeur dans la faiblesse de l’extrême droite. Il y règne une diversité susceptible d’attirer un électorat hétéroclite, assure Duarte Pacheco. « Dans un congrès du PSD, certains responsables déposent des motions demandant l’interdiction de l’avortement tandis que d’autres prônent l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe, explique-t-il. Cela élargit notre espace politique. »
De son côté, le CDS n’hésite pas à durcir son discours en période électorale, surfant sur les thèmes de la corruption ou de l’insécurité pour capter la colère populaire. Dans ces conditions, difficile pour un nouveau parti de faire son trou. viagra and beta blockers D’autant que le système politique portugais est figé depuis la Révolution. « Notre mode de scrutin est inégalitaire et favorise les partis en place », s’emporte Manuel Villaverde Cabral. Bref, l’hypothèse de voir émerger une grand parti nationaliste est illusoire.
Fin de l’histoire ? Pas forcément. « La crise économique a fait émerger l’idée que les partis politiques sont tous les mêmes », estime Fabian Figueiredo. En témoigne le taux d’abstention record aux élections municipales de septembre 2013 (47,3 %). Dans ce scrutin, 80 candidats indépendants ont présenté leur candidature, contre 54 en 2009. « Ils ont obtenu de bon résultats », souligne Duarte Pacheco. Signe que de nombreux Portugais ne se reconnaissent plus dans l’offre politique actuelle. Dans le même temps, le sentiment anti-européen a gagné du terrain sous l’effet de la cure d’austérité prescrite par la Troika.
« Il y a un véritable espace politique pour un populisme de droite », estime Fabian Figueiredo, pour qui la crise a réveillé chez certains une méfiance envers les plus pauvres. « Cela pourrait tout aussi bien être un populisme de gauche, corrige Duarte Pacheco. Les Portugais ont le mythe de l’homme providentiel. Ils attendent le retour de Sébastien 1er. (Roi du Portugal, décédé au cours d’une bataille en 1578 et dont le corps n’a jamais été retrouvé). Si un personnage pharmacy delivery canada populiste venait leur vendre le soleil, ils clomidgeneric-online24.com pourraient voter pour lui. »
En Italie, cet homme s’appelle Beppe Grillo. En 2013, à coup de slogans caricaturaux, l’humoriste a bousculé le jeu politique transalpin. « Un Bepe Grillo portugais serait envisageable », estime Duarte Pacheco. Marinho Pinto pourrait-il être cet homme ? L’ancien président de l’Orde des avocats, dont le discours mêle populisme et démagogie, a récemment annoncé sa candidature aux européennes de 2014. Un vrai test.
Paul CHAULET