Frappés par la crise économique, certains centres commerciaux lisboètes se vident. La galerie Imaviz en fait partie. Reportage.
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En plein cœur de Lisbonne, le centre commercial Imaviz meurt à petit feu. Pourtant, c’est l’un des plus vieux centres commerciaux de la ville. Aujourd’hui son parking sert de dépose-minute pour les clients des hôtels alentours.
Ses allées servent de passage entre deux avenues. L’intérieur du centre commercial Imaviz a aussi les allures d’un lieu quitté à la hâte : à peine a-t-on pris le temps d’effacer les noms des boîtes aux lettres ou les inscriptions « Peinture fraîche ». Tout est calme : les locaux sont vides, câbles et tuyaux s’échappent des murs. La fontaine centrale, elle, est à l’arrêt. Seule la végétation a été laissée en place.
Le style de la galerie, plafond gris métallique, rampes en acier vert-fluo, laisse penser qu’elle a été conçue dans les années 1970. Au-delà de l’architecture, on remarque surtout l’absence : de clients, de commerçants, de personnel d’entretien. Seuls quelques passants traversent et font parfois mine de jeter un regard aux quelques vitrines qui resplendissent. Hormis le sex-shop qui réussit l’exploit d’attirer deux clients simultanément. Une bijouterie, un magasin d’écharpes, un cordonnier et un café se partagent cet espace. Une demi-douzaine de commerçants, quand la capacité de la galerie est d’une quarantaine de magasins.
La crise, mais pas que…
Pour le cordonnier du centre commercial, la situation est imputable à la crise : « Le manque de clients a précipité le départ de nombreuses boutiques, obligées de mettre la clé sous la porte ». Mais la crise n’est pas la seule responsable. Il poursuit : « C’est aussi le développement de nouveaux centres commerciaux qui ont conduit certaines enseignes à transférer leurs locaux vers d’autres espaces économiques ». Au-delà de cette situation, son collègue pointe aussi du doigt un problème lié à la mentalité portugaise. « C’est dans notre culture : pendant la crise, les Portugais continuent de vivre comme si de rien n’était », déplore-t-il. « Du coup, les propriétaires des
locaux ne baissent pas les prix des loyers pour les boutiques
Yacine SAHNOUNE