De nombreux palais résidentiels lisboètes ont été reconvertis taking viagra en musées, entreprises, banques ou sièges de parti politique. Enquête.
Le marquis de Pombal avait-il imaginé, au XVIIIe siècle, que son palais deviendrait un musée abritant les oeuvres des plus grands artistes flamands ? Probablement pas. Et pourtant. Depuis 1884, la propriété du célèbre marquis est devenu le museu nacional de arte antiga de Lisbonne. Un sort réservé à beaucoup de palais de la cité du Tage.
Si tous ne deviennent pas musée, tous – ou presque – ont retrouvé une nouvelle vie comme hôtel de luxe, siège d’une grande banque ou d’un parti politique. Ces palais résidentiels, construits entre la fin du XIVe et du XIXe siècle, ont été réutilisés à des fins culturelles, économiques, politiques et même commerciales ou touristiques.
« Quand on parle de reconversion de palais, on pense à la résidence du président ou aux palais qui se visitent, mais il n’y a pas que ceux-là », explique Thomas Crosnier, étudiant à l’école du Louvre de Paris, auteur d’un mémoire sur l’architecture de la péninsule ibérique à la fin du Moyen-Âge.
Il est difficile de quantifier le nombre de palais que compte Lisbonne. « Quand j’ai commencé à travailler sur mon mémoire, un de mes professeurs m’a dit que, si je levais la tête à chaque fois que je croisais un palais ici, je me ferais un torticolis », rigole le passionné d’architecture. Son professeur avait certainement beaucoup d’humour. Mais aussi le sens des réalités. Car « Lisbonne doit compter plusieurs centaines de palais, ça dépend du sens exact qu’on donne à ce mot et à la période qu’on choisit d’étudier mais, grosso-modo, Lisbonne en compte sûrement plus de 300.«
Combien sont devenus autre chose qu’un lieu de villégiature ? « Très difficile d’y répondre avec certitude, beaucoup de palacios ont été cédés ou laissés à l’abandon après le rattachement du Portugal à canadian pharmacy info l’empire napoléonien. La chute de la monarchie et la proclamation de la république en 1910 ont achevé le processus. Puis, beaucoup de palais ont été transformés en administration, après 1974. »
Mais puisqu’il est difficile de dénombrer la totalité des palais lisboètes, focus sur trois d’entre eux ; le museu de arte antiga, le palacio de Praia et le Palacio de Pestana. Ils ont tous les trois été construits à des siècles différents et ont connu une reconversion différente. Balade dans les palacios lisboètes.
***Le museu de arte antiga***
De nombreux palais résidentiels sont devenus des haut-lieux de la culture portugaise. Acheté par le marquis de Pombal au comte d’Alvor, il abrite cialis vs viagra canada désormais l’un des plus grands musées de la ville. Depuis la fin du XIXe siècle, les oeuvres de Van Dyck, Bruegel ou Poussin tapissent les murs du bâtiment devenu le museu de arte antiga. Et l’effet est saisissant. Avant même d’entrer dans le musée, le bâtiment impressionne par son immensité, sa couleur jaune et, surtout, par sa beauté. « Un lieu idéal pour exposer des chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art », confie Fernanda Cardoso, guide touristique au sein du musée. « Les salles sont grandes, les murs hauts, c’est vraiment idéal pour exposer les tableaux. En plus, les salles se suivent en enfilade, c’est donc très pratique pour installer des expositions didactiques. »
Les visiteurs sont ravis de découvrir les oeuvres dans un tel cadre. « C’est très plaisant de visiter des expositions dans un très beau lieu. C’est un peu comme si on avait deux choses à visiter, l’exposition et le palais lui-même », confie Catherine, une touriste belge venue à Lisbonne pour quelques jours.
***Palacio de Praia***
« Certains palais, et parmi les plus beaux, sont devenus des endroits stratégiques du gouvernement portugais », poursuit Thomas. C’est le cas du Palacio de Belem. Aux XVIe et XVIIe siècles, ce palais, construit en 1559, était l’une des demeures des rois du Portugal. Il est désormais la résidence du président de la République. « Quant au Palais Nacional de Ajuda, il abrite le ministère de la culture et, personnellement, je trouve que c’est l’un des plus beaux exemples real canadian superstore pharmacy courtenay bc de reconversion. J’aime aussi beaucoup l’intérieur du Palacio de Praia, qui abrite le siège du parti socialiste depuis 1975. Il n’est pas ouvert au public mais l’ornementation typique du XIXe siècle et l’escalier à double entrée sont particulièrement réussis. » Cette imposante bâtisse aux canadian pharmacy humalog insulin murs roses a été construite en 1817 par le premier baron de Quintela.
« J’aime beaucoup venir travailler ici. Dès que je monte les escaliers pour me rendre à mon bureau au premier étage je regarde les tableaux », confie Tania Silvan, attachée parlementaire au sein du PS, en désignant les trois grandes toiles accrochées au mur. « Si le palais n’accueille plus les fêtes luxurieuses du baron, il y a de la vie, on travaille ici et je crois que nous sommes beaucoup à nous y plaire », confie l’ancienne étudiante en histoire de l’art, entre deux sonneries de téléphone.
Car, au parti socialiste, ça bruisse. Jorge, assistant d’un représentant du parti, s’énerve contre son ordinateur, résigné à ne pas envoyer de courriels. Sous le grand escalier, trois femmes discutent, un café à la main. Au bureau situé à l’entrée, Aida, la réceptionniste, ne cesse de répondre au téléphone et de saluer les habitués. De temps en temps, elle jette un oeil à la chaîne d’information en continu, RTPN. Toujours avec le sourire.
***Palacio de Pestana***
Profiter du faste et du luxe des palais lisboètes pour attirer de (riches) touristes ; c’est le pari que s’est fixé la chaîne d’hôtel Pestana. En 2001, la luxueuse enseigne a racheté le Palacio Valle Flor. C’est ainsi que ce palais commandé par le Marquis de Valle Flor, est devenu le Palacio Pestana en même temps qu’un hôtel cinq étoiles. « En somme, c’est resté un palace », note Thomas.
Et, qui dit palace, dit standing. Du coup, le Palacio Pestana est très bien entretenu. « Peu de choses ont vraiment changé, le mobilier est resté le même. Il y a de très belles pièces, notamment une table de style Louis XVI parfaitement conservée dans le salon bleu », explique André Moreno, réceptionniste.
Sous les statues
en bronze et les chapiteaux à feuilles d’acanthe, tout est très calme. Les réceptionnistes se tiennent droit, les mains soigneusement posées sur le haut des cuisses. « Nous n’avons pas beaucoup de clients en ce moment, poursuit André. Car, bien sûr, comme dans tout palace, le prix de la suite est très élevé, ça tourne autour de 1 200 euros par nuit. » Loin s’en faut. Seulement deux suites royales sont occupées sur les douze que compte l’hôtel. Si l’ancien palais du marquis attire les touristes les plus fortunés, il reste relativement peu fréquenté. André s’en amuse : « Si le marquis avait imaginé que ses salles de réceptions où les gens dansaient étaient devenues des salles de réunion, il rigolerait sans doute.«
Enfin, si certains palacios ne sont plus des résidences de riches notables, ils restent avant tout des lieux historiques et sont largement visités par les touristes, toujours plus nombreux. En cela, le Palacio Fronteira constitue peut-être l’un des plus beaux exemples. D’autres sont toujours habités. Il suffit au promeneur de lever les yeux – et de grimper les rues pentues de la cité lisboète free samples of viagra – pour se rendre compte que d’anciens palais sont devenus de très beaux lieux d’habitation.
Clémence GUERRIER