Les Ukrainiens forment la troisième population étrangère au Portugal. Bien intégrés dans leur pays d’adoption, ils y soutiennent à distance les manifestations qui embrasent Kiev.
Ils sont environ 72 000 au Portugal. Oksana, Vlad, Nazar, Milana et Valentina sont heureux de parler de leur communauté, la troisième en nombre derrière les Brésiliens et les Cap Verdiens, historiquement plus proches du Portugal. « Il s’agit avant tout d’une immigration de travail. », rappelle Valentina Vassilenko, représentante des Ukrainiens au Conseil portugais des minorités.
A partir des années 2000, des travailleurs ukrainiens arrivent massivement, la plupart illégalement, pour travailler dans la construction et chercher une meilleure vie. Routes, immeubles, création du métro de Porto, la demande en main d’œuvre est importante. Les femmes et les enfants rejoignent les travailleurs avec la première vague de légalisation de 2004-2005. Les naturalisations suivent, ainsi que les naissances d’enfants de nationalité portugaise.
La communauté ukrainienne est très bien acceptée. Kateryna, une étudiante de 22 ans arrivée il y a un an, estime que « les Portugais sont habitués aux étrangers ». « Parfois, je me dis même qu’il y a plus d’étrangers que de Portugais. », rigole la jolie blonde. « On a aussi proposé d’intégrer des danses traditionnelles ukrainiennes aux grandes fêtes portugaises dans certaines villes. », explique fièrement Oksana Romanova, qui dirige cinq écoles ukrainiennes dans la région de Lisbonne.
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petite Ukraine
Les Ukrainiens cultivent néanmoins un certain nationalisme. Les familles peuvent fréquenter des églises orthodoxes ou catholiques grecques et romaines. Depuis l’arrivée de la première vague de migrants, des écoles ukrainiennes ont été créées un peu partout dans le pays. Les élèves suivent le programme officiel ukrainien tous les samedis et bénéficient d’un suivi très personnalisé.
Pour Milana, une Ukrainienne de 16 ans qui vit au Portugal depuis l’âge de 4 ans, le seul décalage avec les Portugais se fait ressentir au niveau de l’éducation. Oksana approuve d’un geste de la tête après la traduction de son élève. « Les parents portugais sont
trop laxistes ! Les Ukrainiens veulent vraiment que leurs enfants réussissent, ils sont très exigeants et mettent beaucoup de pression. »
« Au Portugal, on comprend mieux la réalité de l’Union Européenne »
S’ils se sentent chez eux au Portugal, ces Ukrainiens restent cependant connectés aux événements de leur pays, surtout en ce moment.
Vlad et Kateryna, un couple d’Ukrainiens europhiles, ont choisi le Portugal pour étudier – lui les relations internationales, elle le droit international. Depuis peu, ils ont aussi décidé de militer contre leur gouvernement. Chaque semaine au Portugal, des rassemblements sont organisés par la communauté ukrainienne en soutien aux manifestations qui embrasent Kiev depuis le mois de novembre et ont pris des allures de guerre civile avec la mort de 100 manifestants mi-frévrier. « La question n’est plus tant celle de l’intégration dans l’Union européenne que celle des sanctions que l’on veut faire appliquer à notre gouvernement corrompu et violent. », explique Vlad, 22 ans, qui étudie les relations internationales à Lisbonne. « Selon moi, l’idéal pour mon pays serait de ne dépendre ni de la Russie, ni de l’Europe. Dans l’état actuel des choses, ce n’est pas possible, alors il faut choisir. », poursuit le jeune homme au regard déterminé. Le niveau de vie dans l’Union européenne l’a séduit, et il a fait son choix.
Après son master, il voudrait travailler pour l’Instrument européen de voisinage (IEV) qui implante les valeurs européennes en Ukraine. Le mouvement de manifestations « Euromaïdan » s’est répandu en Europe et ailleurs, jusqu’au Canada. Une des dernières démonstrations s’est tenue près de l’ambassade d’Ukraine à Lisbonne, pour protester contre une explication biaisée des événements de Kiev aux médias portugais par le corps diplomatique.
Ces jeunes et moins jeunes Ukrainiens sont si bien intégrés dans leur nouveau pays que le chômage ne les a pas épargnés et ils partent à présent en Allemagne, en Suède, ou au Canada à la recherche de meilleures perspectives. Et pourquoi pas en Ukraine ? « Si je trouve un emploi où je n’ai pas besoin de mentir ou de tromper, oui je rentrerai. », répond Vlad après une courte hésitation. En attendant, Kataryna et lui pensent au Canada, où les Ukrainiens sont de plus en plus nombreux et « prient pour leurs familles » restées à Kiev.
Juliette DUBOIS