Dégusté à la petite cuillère ou avec les doigts à la pause-café et au goûter, le pastel de nata est la pâtisserie traditionnelle portugaise par excellence. Symbole de Lisbonne, son odeur de cannelle flotte dans l’air à chaque coin de rue. Petit aperçu du phénomène pasteis.
http://youtu.be/bNVPIZTKcTA
En plein cœur de Lisbonne, dans les souterrains du métro Alameda, des effluves sucrées s’échappent d’une roulotte bleue et blanche décorée d’azulejos [carreaux de faïence qui recouvrent traditionnellement les façades portugaises]. « Un euro le pastel de nata fait main ! », s’égosille Tania, devant son stand ambulant presque aussi grand qu’elle. Quelques gourmands s’arrêtent
secundarios a largo plazo et passent commande : un ou deux pasteis pour les petits creux, une douzaine pour les grosses faims. Le pasteis, c’est la pâtisserie star du Portugal, le gâteau qui détrône Ronaldo et peut-être même Amália Rodrigues, la reine can you get high from gabapentin du fado. Ici, la France paraît loin avec ses croissants, brioches et autres pains au chocolat : le pastel de nata, littéralement « gâteau à la crème fraîche », règne en maître. Sorte de petit flan au cœur d’une pâte feuilletée légèrement parfumé de cannelle, il est partout : dans les boulangeries, aux terrasses des cafés, dans les supermarchés et même dans le métro.
Moi, flan, mon royaume !
Né à Belém à quelques kilomètres de Lisbonne au XIXe siècle, le pastel est le symbole culinaire de la capitale. Miguel Clarinha, gérant de la pâtisserie Pasteis de Belem, confie : « Ce gâteau, c’est l’âme de la ville, il fait partie du quotidien des Portugais. » En effet, la petite douceur rencontre un succès fou. « Tout le monde en achète : les businessmen, les mères de famille, les adolescents et même les SDF ! », explique Carla Verissimo, à la tête de l’entreprise familiale doxycycline is light sensitive Casinha do Pão, qui possède la roulotte du métro. Un gâteau très populaire notamment en raison de son prix abordable, variant autour d’un euro.
João Castanheira, 34 ans, remporte depuis deux ans le prix du meilleur pastel de nata de Lisbonne. Alors que sa recette venait tout
juste d’être primée, sa pâtisserie a été
assaillie par des centaines de personnes. « Ce jour-là, deux clients se sont battus, j’ai dû les séparer et fermer les portes du magasin ! Comme les gens attendaient quand même, je suis sorti et
j’ai pris les commandes : combien de pasteis pour demain ? », explique João en faisant semblant de noter des chiffres sur son calepin. Le gourmand est à peine surpris du succès des pasteis. Les yeux qui brillent, celui qui parle fort et fume cigarette sur cigarette s’extasie : « Quand je mange un pastel, c’est comme un orgasme ! Il y a une explosion dans ma bouche qui se répand ensuite dans tout mon corps… Qu’est ce que penserait ma femme si elle savait que je dis ça ! », conclut-il en riant à gorge déployée. Miguel Clarinha, dont la famille détient la pâtisserie Pasteis de Belem depuis quatre générations, confirme cet engouement : « Un jour, un client en a mangé presque trente d’un coup ! » furosemide 40 mg Imaginez-vous manger trente pains au chocolat au petit-déjeuner…
Un symbole, mille recettes
C’est la pâtisserie Pasteis de Belem qui a créé le mythe. Elle est installée en face de la Tour de Belém, l’un des
endroits les plus touristiques du Portugal. Une armada de voyageurs portugais et étrangers passent tous les jours le pas de la porte de l’enseigne. La maison joue la carte du mystère : « La recette est seulement connue de trois chefs cuisiniers », note Miguel Clarinha. Un marketing efficace totalement assumé : « Les pasteis de Belem n’ont rien à voir avec les autres. Les nôtres sont beaucoup moins sucrés que les traditionnels pasteis de nata ». João Castanheira conteste cette primauté : « La seule différence, c’est leur crème qui est plus épaisse. »
En réalité, chaque pastel est différent, recette de Belem ou pas. Même si les ingrédients sont identiques – farine, beurre, œufs, lait, sucre, pâte feuilletée -, chaque pâtissier a sa propre recette, qu’il tient jalousement secrète. Pour João Castanheira, l’important est d’y mettre du cœur : « L’ingrédient principal, c’est l’amour ! Que ça soit pour le président de la République ou le voisin de quartier ! » Un gâteau de tradition, qui est néanmoins destiné à s’exporter. Il y a deux ans, le ministre de l’Economie de l’époque Alvaro Santos Pereira a appelé à vendre les pasteis dans le monde entier, « comme cialis les hamburgers ou les donuts ». Une chaîne de cafés appelée Nata Lisboa a déjà ouvert dans plusieurs pays, comme en France ou au Brésil. João Castanheira espère quant à lui commercialiser ses pasteis aux galeries Lafayette à Paris. De quoi nourrir toutes les gourmandises… Sans pour autant être infidèle au croissant, notre star frenchy à nous.
Maëlle KERGUÉNOU