La petite commune de Santa Comba Dao, dans le centre du Portugal, n’a rien de particulier si ce n’est qu’Antonio Salazar y est né. Si ses ruelles sont vides, la nostalgie de l’Estado Novo est bien présente.
Un vieux téléviseur à tubes cathodiques diffuse une telenovela directement importée du Brésil et vers laquelle sont tournés tous les regards. A l’intérieur de ce petit restaurant de Santa Comba
Dao, au nord du Portugal, le temps semble s’être arrêté dans les années 1950 : des tomettes fêlées au bas plafond de poutres de bois sans oublier les ouvriers accoudés au comptoir du bar. Le personnel est affable mais non anglophone. Des touristes ici, il n’y en a guère.
Pourtant, à quelques minutes du restaurant, de l’autre de coté du vallon, se trouve la maison où a grandi Salazar, le dictateur qui dirigeât le pays de 1933 à 1968. Le régime qu’il avait instauré, l’Estado Novo, a pris fin le 25 avril 1974, date à laquelle des militaires prirent le pouvoir, rétablissant une démocratie qui depuis perdure.
Sur le mur délabré de cette minuscule bâtisse est accrochée une plaque où l’on peut lire : « Aqui nasceu em 18-4-1889, Dr Oliveira Salazar. Un senhor que gouvernou e nada roubou ». En français dans le texte, cela donnerait « Ici est né Monsieur Salazar, un homme qui a gouverné et jamais rien volé ». Une litote pour désigner cet homme qui régna sans partage pendant plus de quarante ans et dont la PIDE, la redoutable police politique, a torturé, emprisonné et tué des dizaines de milliers de personnes.
« Ici les gens sont divisés à propos de Salazar », confie Antonio de Oliveira, retraité et né à Santa Comba Dao, « pour ma part je trouve que cet homme était honnête, maintenant, ils sont tous corrompus ». Et l’avis d’Antonio ne tranche
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pas dans cette commune de 11 500 habitants. Augusta Gama, qui tient l’accueil de la Casa da Cultura, le centre culturel local estime, quant à elle qu’ « il a fait du bon travail ».
Contrairement à ses pairs européens – qui n’ont pas de sépulture – le dictateur portugais repose paisiblement au cimetière de la ville. La tombe, légèrement fleurie, accueille de nombreuses plaques commémoratives. Du vin, des saucissons et un musée estampillés Salazar.
Des immeubles en ruines font face aux pancartes « À vendre » affichées sur les balcons des maisonnettes désormais vides. Certes, Santa Comba Dao ne manque pas de charme, mais, située à près de 250 km de Lisbonne et à 150 de Porto, elle peine à attirer les touristes. En 2007, le maire de la ville, Joao Lourenço, avait proposé l’ouverture d’un musée en l’honneur du dictateur, « Ça ne m’aurait pas dérangée, c’était bien mieux avant » confie Augusta Gama.
A ses cotés, Silvio Simoes, la trentaine à peine atteinte, est plus mitigé : « Il y a des cotés positifs à la dictature, c’est vrai, mais Salazar avait aussi une part d’ombre », tempère-t-il, presque honteux de ne pas soutenir à 100% celui que l’on considère comme l’enfant du pays.
Une certaine nostalgie du salazarisme fait son retour dans les esprits depuis la crise et les cures d’austérité imposées par le gouvernement portugais actuel et la Troïka. Mais à Santa Comba Dao, on n’a pas attendu 2008 pour porter aux nues l’ancien despote, et lui pardonner bien des écarts. « Oui il y a eu 10 000 morts durant l’Estado Novo, mais ils étaient communistes… » Antonio de Oliveira, le natif de Santa Comba Dao, s’arrête, conscient de la complaisance dont il fait preuve. Gêné d’être encore, quarante ans plus tard, empreint de ce fort sentiment anti-communiste.
Cet homme de soixante-huit ans n’a d’ailleurs pas pris part à la Révolution des Œillets, le 25 avril 1974. « Les militaires ne voulaient le pouvoir que pour eux-mêmes » explique-t-il en sirotant son café.
Dans ce village oublié de la croissance et du reste du monde, on réfléchit aux options possibles pour faire venir les touristes : musées, vins, saucissons, azulejos estampillés Salazar… A Santa Comba Dao, on chérit l’image de cet enfant du pays qui pendant quarante ans domina le Portugal d’une main de fer. Au risque de cultiver une mélancolie politiquement incorrecte.
Agathe MERCANTE (texte) et Jérémie LAMOTHE (photos), à Santa Comba Dao