Il passionne les Portugais mais vous est probablement inconnu. Le hockey sur patins à roulettes est le deuxième sport le plus populaire au Portugal, après le football. The Lisbonomist part à la découverte de ce sport atypique dont les Portugais raffolent.
Au volant de son taxi, Manuel, en plein service, a branché son Ipad sur le match de hockey. Inquiétant mais peu surprenant. À Lisbonne, la discipline est omniprésente. Placardée dans le métro, diffusée dans certains fast-food et suivie de près, à la télé ou au stade, elle passionne les Portugais. « Le hockey est le deuxième sport le plus populaire du pays », explique Francisco Veloso, qui commente les matchs de hockey chaque semaine pour la radio Cavadio FM, écoutée surtout dans le nord du pays.
Dans le nord du pays, chaque village a son club
En comptant sur ses doigts, le journaliste précise : « Dans l’ordre de préférence il y a d’abord : le foot, puis le foot, puis le foot et ensuite le hockey, ce sport est très ancré dans la culture du pays ». Il est vrai que les petits Portugais chaussent très jeunes les patins. Ce fut le cas d’Antonio Azverdo, ancien champion junior du Portugal. « Il y a une initiation au hockey à l’école, raconte-t-il. Ensuite, les parents inscrivent leurs enfants dans le club.
homme. Tous grains de de cialis pas cher avis veiller à emplit à.
Dans le nord du pays, chaque village à le sien ».
Sport populaire et médiatisé, le rink hockey génère des revenus publicitaires et droits télévisuels qui permettent aux clubs de la Ligue portugaise de se structurer. Le plus important d’entre eux est le Benfica, 21 fois champion. L’immensité du musée où sont exposés tous les trophées gagnés par le club témoigne de la dimension de ce sport au Portugal, à des lieues de ce qu’il peut représenter en France.
Une salle chauffée à blanc
Loin du statut amateur que peuvent avoir les patineurs français, obligés de jongler entre un boulot la journée et des entraînements le soir, ceux du championnat portugais s’entraînent à plein temps et gagnent entre 3 000 € et 7 000 € par mois. Antonio a bien connu cette vie là : « Tous les jours de la semaine il y a entraînement. On travail physiquement, tactiquement et techniquement. Les week-ends, il y a match. »
Une petite foule se masse un samedi soir devant le gymnase qui jouxte l’Estàdio da Luz. Depuis des gradins qui restent clairsemés, seulement trois-cents personnes assistent à la rencontre opposant le Benfica à Barcelos, une ville du nord du pays. A quelques minutes de l’entrée des joueurs, le speaker chauffe la salle à blanc. C’est assourdissant et interminable,
mais ça fonctionne. Quand les joueurs entrent en scène, hommes, femmes et enfants chantent et tapent des mains. Le match peut commencer.
Des crabes et des gamelles
Chaque équipe est composée de cinq joueurs montés sur patins à roulettes. Tous sont armés d’une crosse en bois qui leur sert à conduire et frapper une balle noire de la taille d’une orange. Le parquet, semblable à celui d’un terrain de handball, est fermé par des rambardes. Comme au hockey sur glace, un gardien casqué et bardé de grosses protections tente d’obstruer son petit but. Campés là, un genou constamment à terre, ces goals ressemblent à de gros crabes. Les huit autres acteurs sur le terrain sont protégés aux poignets et aux genoux. Après quelques minutes de jeu, on comprend mieux pourquoi… petites chutes et gros gadins font partie du spectacle. Sur leur roulettes, les joueurs vont si vite qu’au moindre choc, ils peuvent s’étaler de tout leur long sur le parquet, lâchant leur crosse dans les airs et glissant sur plusieurs mètres.
Ces gamelles constituent à elles seules un spectacle digne d’intérêt. Le jeu, nerveux, rapide et technique qu’offrent les joueurs au public est aussi très agréable à regarder. La petite balle noire passe de joueur en joueur avec une vitesse et une précision folles. Le bruit des crosses qui s’entrechoquent et de la balle qui claque lorsqu’elle heurte les bords du terrain attise l’excitation des spectateurs. Le rink hockey est un sport très tactique où chaque joueur a une zone
à défendre et un joueur adverse à marquer. Le public apprécie ces nombreux duels. Quand un but est marqué par le Benfica, il laisse éclater sa joie. En tribune de presse, les journalistes radio beuglent et suffoquent, manquant de faire éclater leur jugulaire.
Le Benfica s’impose finalement 7-2 ce soir là. Les deux mi-temps de vingt-cinq minutes sont passées étonnamment vite. On en redemanderait presque. Après le match, les joueurs reviennent sur le terrain pour s’étirer. Une vingtaine de gamins les rejoignent pour discuter et même jouer avec eux. « Il s’agit des enfants des joueurs mais aussi des jeunes pousses du Benfica », explique Maria Joao, l’entraîneuse de l’équipe féminine du club. De jeunes espoirs qui auront pour mission de perpétuer la tradition du hockey sur patins.
Tatiana CHADENAT et Jules de KISS