Les « Lisbon movie tour », circuits touristiques atypiques, sont proposés depuis peu dans la capitale portugaise. Balade dans l’envers du décor, à travers les rues et places du Lisbonne cinématographique.
Début d’après-midi, au belvédère San Pedro de Alcântara. Lisbonne semble enfin s’être résolue à troquer son manteau gris et la pluie des derniers jours pour un beau ciel bleu. Rendez-vous est donné devant la fontaine. Petite lunette et tablette numérique à la main, Liliana Navarra est la guide et créatrice du « Lisbon movie tour ». Un projet qui réunit les deux passions de cette Italienne installée au Portugal depuis 2003, le cinéma et la ville de Lisbonne. Pour Liliana Navarra, le « cineturismo », concept né en Italie, offre une « approche ludique pour découvrir une ville ».
Au programme aujourd’hui, une promenade de deux heures dans
les principaux lieux de tournage d’Afirma Pereira (lire le synopsis ci-dessous), Pereira prétend en français, un film italien adapté d’un roman des années 1990 avec Marcello Mastroianni et Daniel Auteuil entre autres à l’affiche.
Une expérience cinématographique in vivo que s’apprête à vivre Marie-Christine Aubin. Longue doudoune et basket au pied, cette retraitée du CNRS vit au Portugal depuis quatre ans. Elle ne connait pas le film, mais le livre l’a passionnée. A tel point qu’elle a préparé des fiches. « Je suis une scientifique, déformation professionnelle », glisse-t-elle en esquissant un sourire avant de
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mettre sa capuche pour se protéger du capricieux vent lisboète.
Vue panoramique et petit écran
L’autre visiteur inscrit, un Portugais, ne s’est pas présenté. « Je serais donc la touriste de service », plaisante Marie-Christine. Le temps d’admirer Lisbonne depuis les hauteurs et le tour démarre avec un premier clip, la séquence d’ouverture du film.
Les yeux rivés sur le petit écran, la scientifique découvre émerveillée l’adaptation du roman. « C’est exactement comme dans mon imagination. Mastroianni ressemble au personnage de Pereira que j’imaginais », commente la visiteuse.
Dix autres extraits suivront soit autant d’étapes et d’occasions pour la guide de distiller, en portugais, anecdotes, précisions historiques et architecturales sur les lieux traversés. De la rua do Seculo à la rua Augusta, en passant par le Rossio et la rua de la Bica de Duarte Belo et son funiculaire, la visite se fait au rythme des scènes, parfois cartes postales, du film. « A pied tout devient intéressant », constate Marie-Christine qui tient à parler portugais. « Avec ce circuit, on veut prendre le temps, discuter », explique Liliana.
Une escapade qui plait autant aux touristes qu’aux locaux. « Les Italiens et les Portugais représentent notre clientèle principale. Beaucoup n’ont pas vu le film. Certains Lisboètes découvrent leur ville », assure la guide. Nul besoin donc de connaître le film pour apprécier le charme de cette balade.
Mémoire des Œillets
A la gare du Rossio, les souvenirs bouleversent Marie-Christine. Son histoire avec le Portugal est peu commune. « Chaque année, avec le CNRS, je partais en mission d’un mois à l’étranger. En 1974, j’ai été envoyée pour étudier les sols sur schiste de la province de l’Alentejo. Je suis arrivée à Lisbonne le 24 avril. » Le lendemain, les chars du Mouvement des Forces Armées s’emparaient de la capitale portugaise pour mettre fin au régime Salazariste. La scientifique garde en mémoire avec émotion cette période où elle a « chanté, dansé, bu mais pas beaucoup travaillé. C’est peut-être pour cela que j’ai choisi d’y revenir pour ma retraite », avance-t-elle dans un haussement d’épaules.
La randonnée cinématographique touche à sa fin. Casa do Alentejo puis rua Augusta où le film se termine. Comblée, Marie-Christine n’a qu’une chose à dire : « Je reviendrai avec mon mari. »
En avril, deux nouveaux tours seront proposés sur le thème de la Révolution des Œillets avec au programme notamment Capitaines d’avril de Maria de Medeiros. L’occasion de se remémorer ou de découvrir les lieux où se sont joués les derniers instants de plus de cinquante années de dictature salazariste.
Vincent Pléven
Résumé du film : Pereira prétend (1995)
Pereira prétend (Sostiene Pereira en V.O.) est un film italien de Roberto Faenza datant de 1995 et adapté du roman éponyme d’Antonio Tabucchi. Marcello Mastroianni tient le premier rôle. Au casting également, Daniel Auteuil et Joaquim de Almeida, star du cinéma portugais, aperçu dans le film à succès La cage dorée. L’intrigue du film se déroule en 1935 à Lisbonne, dans le Portugal de Salazar. Pereira est journaliste pour la rubrique culture du Lisboa, un journal fidèle au régime en place. L’arrivée au sein des pages culture de Monteiro, un jeune collègue aux idées antifascistes bouleversera la paisible vie de Pereira et lui ouvrira les yeux sur la réalité du régime salazariste.
V.P.