Cinq mois après sa création à la hâte, exclusivement pour disputer le Challenge européen, le club lisboète n’a toujours pas remporté la moindre victoire. Reportage sous la mêlée de cette équipe amateure dépareillée, composée de passionnés purs et de jeunes talents en quête d’une carrière.
A l’aile gauche, un grand bureau en bois. Deux tables de massage au centre. Et, à l’arrière, une dizaine de rouleaux de sparadrap et de tubes de pommade. Cette petite pièce blanche, située http://abilifygeneric-online.com/catalog/Depression/Citalopram.htm au cœur de l’Estadio Nacional de Lisbonne, sert à la fois de secrétariat, de salle de kiné et d’infirmerie pour les rugbymen, qui s’y croisent en sortant du vestiaire.
Les Lusitanos XV sont nés en octobre dernier. Le club a été créé dans la précipitation, uniquement pour prendre part au Challenge européen après le retrait du club de Madrid, l’Olympus Rugby XV, qui n’avait plus les moyens financiers de participer à la compétition continentale. C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés propulsés sur la scène européenne après seulement six entraînements en commun. Et qu’ils y ont enchaîné les défaites, dont deux contre le Stade Français, 3-61 à Jean Bouin puis 15-48 à Lisbonne.
Au sein de l’effectif monté de bric et de broc, pas un seul joueur professionnel mais des médecins ou des avocats. Blouse blanche ou costume la journée, short et crampons le soir, ces super-héros du rugby portugais ne caressent pas tous les mêmes rêves. Rodrigo Figueiredo est étudiant en troisième année de médecine à
Porto, la capitale du Nord : « J’arrive à Lisbonne le mardi, je repars à Porto le jeudi. Et je fais aussi des aller-retour le week-end pour les matches. »
Un rythme de vie éreintant pour ce jeune arrière de 22 ans, dont le visage de poupon ne traduit pourtant aucune fatigue. Même s’il bénéficie d’un emploi du temps adapté à sa vie de sportif, il avoue devoir « travailler plus que les autres ». Trop «épais» pour jouer au tennis ou au football, il se tourne vers le rugby à l’âge de 14 ans, sans pour autant rêver à une carrière professionnelle. « Si je n’avais que mes études et le rugby dans ma vie, je pourrais m’investir un peu plus dans ce sport.
Mais j’ai beaucoup d’autres centres d’intérêt. »
Cette vision du rugby comme sport loisir est encouragée par l’entraîneur, Frederico Sousa. « Les joueurs ne sont pas payés, ils sont surtout là pour le plaisir de jouer. » Mais cet ancien trois-quart centre de l’équipe nationale, qui a disputé la Coupe du monde 2007 en France et au Royaume-Uni, ne cache pas son ambition pour le club et pour le rugby portugais http://abilifygeneric-online.com/catalog/Depression/Emsam.htm en général. « J’ai beaucoup d’espoir pour le futur, j’aimerais que les joueurs partent se perfectionner à l’étranger, en France par exemple, puis reviennent ensuite au Portugal. » L’équipe nationale est 22e au dernier classement mondial de l’IRB.
« Pour faire fonctionner cette équipe, il faut de la magie »
Mais avant de penser au Top 14, il faut déjà trouver le chemin du stade d’entraînement. « Sortez du vestiaire, traversez la route et prenez le petit sentier qui descend ; mais attention, il y a un peu de boue… », glisse un membre de l’encadrement. Avec ses crampons, le jeune pilier gauche Francisco Domingues, 20 ans, n’a pas peur de déraper et dévale la pente au petit trot. Ce qui l’effraie, c’est plutôt le rythme endiablé de ses journées : «
Je commence à 8h30, je vais à l’université et après je m’entraîne. Je ne rentre jamais chez moi avant 22h… »
S’il fait la fine bouche, c’est parce qu’il a déjà connu le professionnalisme en France, où il a effectué une partie de ses
études. L’année dernière, le modeste club d’Aix-en-Provence (Fédérale 1), avait accueilli son 1,86 m et ses 117 kg à bras ouverts. Comme si cela l’aidait à se souvenir de sa vie de joueur pro, il se frotte les pectoraux et exhibe ses abdos : « Là-bas, j’avais une sieste prévue dans mon emploi du temps », sourit-il. Alors il n’hésite pas un instant quand on l’interroge sur son avenir : « J’aimerais retourner jouer en France, en première ou en deuxième Division. »
C’est pour aider les jeunes comme lui que Frederico Sousa s’est entouré d’un staff de grande qualité. Emmanuel Peyrezabes a évolué à la Section Paloise pendant quatre ans, avant de se consacrer à la préparation physique. D’abord en Australie, dans un club de Melbourne, puis en Nouvelle-Zélande. « duphaston pills J’ai été recruté par l’International Rugby Academy of New Zealand, à Wellington, c’est un centre de formation pour les jeunes », lâche-t-il en ramassant son matériel d’entraînement. Et quel centre de formation ! Quelques-uns des meilleurs All Blacks en sont sortis, à l’instar d’Israël Dagg ou Aaron Cruden, et parmi les entraîneurs figure l’ancien capitaine australien John Eales, surnommé Nobody, parce que « Nobody is perfect ».
Choisir le Portugal après être passé par une telle institution n’était pas la solution de facilité. « J’essaye de garder une ligne conductrice, de faire en sorte que le niveau soit homogène, mais ce n’est pas facile, je dois beaucoup m’adapter à leurs emplois du temps respectifs », regrette-t-il après avoir bouclé l’échauffement d’un de ses joueurs arrivé en retard.
Enfoui sous son survêtement imperméable, il préfère sourire des situations improbables engendrées par le statut d’amateur de ses protégés : « Notre capitaine, Vasco Uva, est chirurgien, alors parfois, il vient faire un peu de musculation entre deux gardes, ou en sortant du bloc opératoire ! » Pour l’instant, personne n’a réussi à transformer cette joyeuse pagaille en victoire (sur leurs six matches en Challenge européen, ils n’en ont gagné aucun). Frederico Sousa l’admet en riant : « Pour faire fonctionner cette équipe, il faut de la magie ! »
Emmy LABAIGS et Marion LOT