Bar branché, intergénérationnel, surchargé d’évocations libidineuses ou carrément hot, la Pensão Amor (Pension Amour) fait salles combles sur les vestiges d’un lupanar lisboète. Décor et personnel entretiennent le fantasme.
La Rua Nova de Carvalho, à deux pas du Tage, accueillait jadis les marins de passage et leurs désirs inassouvis. Des bas-fonds de Lisbonne subsiste, au numéro 38, un parfum libertin. A la Pensão Amor, la cost of viagra at walgreens Pension Amour, commander un cocktail entre des sous-vêtements encadrés et de vieilles gravures pornos n’étonne personne. Ce bar aux allures de cabaret d’antan, version (très) coquine, joue à fond la carte de l’ambiguïté liée à son passé de maison close.
Effet garanti. Grimpez l’escalier, couvert de graffs, un tag de postérieur en lingerie fine vous accueille à l’étage. Reste à choisir : salon à tapisserie tigrée et duveteuse – avec miroirs au plafond, ici on a le sens du détail – ou bien boudoir confiné où opère une cartomancienne ? Pour 10 euros, l’élégante Rute, installée sous ses draperies, révèle l’avenir. La carte de visite de cette jeune femme au sourire mystérieux et charmeur indique « sorcière » et on y croirait presque.
En face de son repère, trois jeunes gens sont assis sur le bord d’un lit. Oui, un lit. Accoudé avec indolence au cadre en fer forgé, Bruno aborde tous ceux qui cialis and niacin passent devant lui. Il est à l’affût des « cartes-kamasutra » distribuées par Maria Maceiras, docteure en sexologie dont le cabinet se situe à l’étage. Retrouver celui ou celle qui détient la carte identique à la sienne donne droit à une discussion avec la spécialiste. Elle a des airs de matrone fellinienne dans son improbable robe dorée, au décolleté plongeant. Le vendredi soir, Maria anime des groupes de parole dans le bar. Prochain thème : les massages érotiques. « Les gens adorent ce bar parce qu’il a une histoire, inspiré d’amour et de sexe, explique-t-elle. C’est une curiosité. »
Prudes s’abstenir
Au détour d’un couloir agrémenté de collages chaud lapin, on découvre le sex-shop. La bande-dessinée sadomasochiste accrochée au mur surprend des touristes tombés là un peu par hasard. Ils s’intéresseront sûrement aussi à la librairie. Devinez quoi : on y trouve peu de canadian pharmacy st clair shores mi chaste littérature. Des surprises, bien sûr, sont réservées jusque dans les toilettes mais préservons un peu le suspense.
Tôt dans la soirée, la Pensão Amor est presque vide et l’effet tendancieux et doucement glauque est à son comble. « On dirait un peu un bar échangiste », glisse un Français. Les Lisboètes démentent. « Cet endroit est une blague », s’amuse Gisela, avocate de 50 ans venue avec trois amies. La présence de ces dames ne choque personne. Ici comme dans d’autres bars portugais les générations se mélangent.
Une performance de pole dance débute. Glissant sur la barre verticale, la danseuse en sous-vêtements et aux yeux masqués accapare tous les regards pour quelques instants. A partir de minuit il y a foule à l’entrée. Le jazz festif a remplacé les sons cabaret. D’aucuns se trémoussent sur la piste pendant que d’autres bavardent à une
table en lorgnant sur les fantasques tableaux baroques.
En cette nuit de la Saint-Valentin, Joao et Anna sont venus passer la soirée vs viagra dans « how long to viagra last un de [leurs] endroits préférés », voilà tout. Finalement pas d’ambiguïté qui vaille, La Pension Amour est une libertine assumée et mesurée qui joue bien son rôle. Vous l’aurez compris,
plus de prostituées ici : « Enfin, s’amuse Rute, j’imagine qu’elles viennent boire des verres dans les bars comme tout le monde… »
Juliette HARAU