Depuis le début de la crise en 2008, les médias ont braqué leurs projecteurs sur la Grèce, bouc émissaire des institutions européennes. La réalité socio-économique d’autres pays, tout particulièrement celle du Portugal, est quant à elle moins bien connue du reste du continent.
2008-2013 : Voilà cinq ans que les Européens maigrissent à vue d’oeil à force de se serrer la ceinture. Pour alimenter le feuilleton d’une crise déjà riche en rebondissements, chaque période a vu émerger sa coqueluche – ou son bouc émissaire. Irlande, Espagne, Italie, Chypre… La star incontestée reste néanmoins la Grèce, érigée en emblème des pires effets de l’économie de marché sur 11 millions d’âmes.
o inferiore generico do viagra principio ativo heart hanno batteri click here del di dosaggio giornaliero di levitra il anni here di http://www.asbasalti.it/index.php?viagra-rimane-duro di ha.
Dette publique astronomique, mesures d’austérité aussi drastiques que brutales, explosion du chômage et de la précarité… Deux éléments expliquent que la Grèce ait monopolisé l’espace médiatique au détriment d’autres pays durement touchés par la crise à l’instar du Portugal. Le premier est propre à la culture et l’état d’esprit des Portugais, le deuxième, à une mécanique médiatique qui les dépassent.
Le silence de l’orgueil blessé
En Europe comme dans le reste du monde, la réaction d’un peuple auquel il est demandé de consentir aux pires sacrifices sans mot dire s’est traduite par des mouvements de contestation de plus ou moins grande ampleur. La dureté des conditions imposées à l’Etat grec – sous perfusion des aides européennes depuis 2010 – pour continuer à percevoir ses subsides, a favorisé l’émergence d’un sentiment d’injustice et de révolte peut-être plus fort qu’ailleurs. Un mouvement d’« Indignés » (tirant son nom du petit opus du défunt résistant Stéphane Hessel) s’est spontanément constitué à l’été 2011, simultanément en Grèce et en Espagne et s’est rapidement exporté dans de nombreuses régions du monde (France, Grande-Bretagne, Belgique, Amérique Latine, Québec ou encore Etats-Unis et Israël sous le nom d’ « Occupy Wall Street »). Touchant aussi le Portugal, plusieurs manifestations d’ampleur (15 septembre et 14 novembre 2012, 2 mars 2013) ont particulièrement marqué les esprits à l’intérieur des frontières. Il faut dire que cela faisait près de 40 ans que les Portugais n’étaient pas descendus dans la rue aussi nombreux : depuis la Révolution des Oeillets de 1974 exactement.
Alors qu’il était l’un des premiers à avoir émergé en Europe (12 mars 2011), le mouvement des indignés portugais s’est cependant essoufflé et les grandes manifs populaires se sont espacées au profit de mobilisations syndicales ou d’initiatives plus «personnelles» (comme celle de ces étudiants interrompant une intervention du Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, en entonnant « Grândola Vila Morena »).
Comparé à certains de ses voisins européens, ce petit pays niché à l’extrémité de la péninsule ibérique fait donc moins de bruit. Marie-Line Darcy, correspondante à Lisbonne depuis 22 ans pour différents médias francophones en témoigne : « Chaque fois que je cherche à vendre un sujet sur le Portugal, on me demande « est-ce que ça bouge, est-ce que ça cogne ? » Il y a eu des mouvements de contestation d’ampleur au Portugal mais pas toujours assez « spectaculaires » pour les médias. »
Car bien entendu, les Portugais ne sont pas plus heureux de se plier aux injonctions de la Troïka[1] que les Grecs ou les Espagnols, mais leur caractère et leur mode de fonctionnement relèvent d’une forme de refus – si ce n’est de crainte – de la rébellion. Manuel Paisana, secrétaire général de la Fédération Portugaise des Banques Alimentaires, explique qu’au-delà du mythe d’un peuple baigné dans un mélange de nostalgie et de résignation (la saudade), la fierté de ce peuple se traduit par une certaine pudeur. Peu démonstratifs dans la sphère intime comme publique, les Portugais ne sont pas coutumiers des manifestations et ont tendance à taire leur détresse :
Ecouter Manuel Paisana :
Le caractère des Portugais n’est cependant pas le seul responsable du manque d’écho de la situation de ce pays dans les médias étrangers.
Coup de projecteur sur la Grèce et stratégie médiatique
Lucile BERLAND
[1] BCE, Commission Européenne, FMI
2 thoughts on “Portugal en crise : l’autre Grèce européenne [+audio]”