Le 25 avril 1974, la révolution dites « des Œillets » renversait la dictature de Salazar pour rétablir la démocratie au Portugal. Aujourd’hui, cette dernière sildenafil generic perdure pendant que le souvenir des années noires s’estompe.
Irene Pimentel (à g.) et Lucia Ezagui déplorent l’amnésie portugaise. (Agathe Mercante / CFJ)« Dentro de ti, ó cidade, O povo é quem mais ordena, Terra da fraternidade, Grândola, vila morena ». Le 25
avril 1974, à minuit, « Grandola, Vila Morena », chanson de José Afonso, a donné le signal de la révolution éclair des Œillets. En 2014, elle connaît un regain de popularité, scandée dans les cortèges des manifestations portugaises. Symboles de la contestation, les paroles de cette chanson ne sont plus dirigées contre le régime salazariste, mais contre l’austérité imposée par la Troïka (Commission viagra movie européenne, FMI et Banque Centrale Européenne) et le gouvernement portugais. Tout un symbole.
La simple évocation de cette chanson rappelle le 25 avril 1974, date à laquelle les militaires du Mouvement des Forces armées (MFA) ont renversé une dictature vieille de quarante et un ans. Pourtant, de nombreux Portugais ont chassé de leur esprit à la fois le régime dictatorial de António de Oliveira Salazar et la Révolution. « C’est comme si on avait mis une pierre dessus », se désole Lucia Ezagui, vice-présidente de l’association « Nao Apaguem a Memoria ! » qui défend la mémoire des victimes du salazarisme.
L’historienne Irene Pimentel, spécialiste de cette période confirme : « Il y a eu comme un pacte de silence après la Révolution. Les gens s’en font une idée complètement faussée ». Des tortures perpétrées par la police politique – la PIDE – à l’extrême pauvreté en passant par les nombreux exilés over the counter viagra du régime, les Portugais semblent avoir tout oublié. Consciemment ou inconsciemment.
« Dix ans après, on n’en parlait déjà plus » regrette Irene Pimentel. L’après révolution a vu quelques procès d’anciens dirigeants, mais « en 1981, ministres, policiers, informateurs, ils étaient tous libres ! » s’insurge l’historienne. La libération des bourreaux d’hier n’avait alors pas choqué : « Plus personne n’avait l’esprit aux règlements de compte. Les gens étaient passés à autre chose. Le présent est venu avec toute sa force, et a order generic viagra tout balayé », explique Lucia Ezagui.
Une révolution trahie ?
Pour Yves Léonard, chercheur à Science-Po Paris : « A cette époque, la société portugaise a eu l’impression de vivre en autarcie rezeptfrei viagra trop longtemps. Les Portugais ont voulu se réinsérer très vite, accéder à la modernité, même à marche forcée ». Intégré à l’Union Européenne en 1986, le Portugal a connu durant les décennies 1980-1990, un boum économique, « C’était la démesure ! Tout devait être le plus grand, le plus beau, le plus moderne ! », explique le spécialiste.
Aller de main ingredient in viagra l’avant, s’intégrer dans l’Europe, et retrouver une stabilité politique et économique, c’est ce à quoi aspiraient les Portugais au lendemain de la Révolution des Œillets. Quitte parfois à trahir l’esprit de cette révolution dont le but était de rétablir une démocratie, d’amorcer la décolonisation et surtout d’offrir à tous une justice sociale. Poussée par les puissants partis socialistes et communistes – « le fond de l’air était rouge » d’après Yves Lénoard – la Révolution a pourtant fait la part belle aux réformistes sociaux démocrates et libéraux.
A l’approche des commémorations pour les quarante ans, la colère a refait son apparition dans les rangs portugais. La crise et les cures d’austérités imposées canada pharmacy par le gouvernement, chapeauté par la Troïka, sont considérés comme une nouvelle dictature, économique cette fois ci. Pour exprimer leur exaspération de nouvelles manifestations sont prévues, et nul doute qu’encore résonnera « Grandola ». Dans les cœurs comme dans les voix.
Agathe MERCANTE et Jérémie LAMOTHE