Le mouvement « Que se lixe a troïka », qui signifie littéralement « Va te faire f… la Troïka », avait été l’un des instigateurs de la grande manifestation du 15 septembre 2012, qui avait rassemblé un tiers de la population lisboète. Dix-huit mois après, il peine à rebondir.
« Que se lixe a troïka ! » Un mot d’ordre en forme de coup de gueule qui avait mis dans la rue en septembre 2012 près d’un million de Portugais. Derrière cet appel, un groupe d’une trentaine de militants venus de divers partis d’extrême gauche (Bloc de Gauche et Parti Communiste pour la plupart). Via Facebook et les réseaux sociaux, ces militants aguerris lancent un appel à manifester, le 15 septembre 2012, autour d’objectifs simples et rassembleurs : la démission du gouvernement, le départ de la Troika, la fin des plans d’austérité et une place
accrue donnée à la parole citoyenne.
Démobilisation
Un succès renouvelé quelques mois plus tard, le 2 mars 2013, mais qui marque le début du déclin pour « Que se lixe a Troïka » (QSLT). La référence claire au nom du mouvement dans le mot d’ordre du rassemblement disparaît, les manifestants sont plus âgés, les classes moyennes en vêtements de marque laissent place aux classes populaire tandis que les partis politiques et les syndicats se font davantage présents que dans le premier cortège qui avait davantage l’allure d’une mobilisation spontanée. Pour le politologue Luis Salgado De Matos, de l’Institut de Sciences Sociales de l’Université de Lisbonne, cet affaiblissement de la mobilisation est dû à l’absence de structures au sein de QSLT. « Ce mouvement n’existe pas. Il n’y a aucune organisation hiérarchique, pas de base militante large. Seulement une poignée d’activistes qui récupèrent un mécontentement populaire. »
Du côté de QSLT, au contraire, on revendique cette
structure « flexible ». « Nous ne sommes pas un parti, pas même un mouvement mais un réseau de militants. Nous cherchons à faire la jonction entre différents secteurs de revendications sociales », explique Nuno Ramos de Almelda, un journaliste de 46 ans, pilier de QSLT. Pour Bruno Carvalho, qui a rejoint le mouvement en janvier 2013, le déclin de la mobilisation après le 2 mars 2013 est lié à un découragement des citoyens portugais. generic viagra « Les gens ont été déçus. La furosemide plupart venaient doxycycline manifester pour la première fois de leur vie. Ils ont cru que ça allait vraiment changer les choses mais ça n’a pas été le cas. »
Il faut dire qu’après 3 doxycycline années de manifestations à répétition depuis le premier rassemblement contre la précarité en 2011, la lassitude se fait sentir parmi les manifestants. Une démobilisation qui semble également toucher les membres de QSLT. « Au départ on se rassemblait toutes les semaines, mais c’est devenu plus compliqué. On a un peu perdu le sens de l’urgence qu’on avait au départ », confie Bruno. Le groupe cherche donc à se réinventer. « Les conditions ne sont plus favorables aux grandes manifestations, explique Nuno Ramos de Almelda, mais nous réfléchissons à d’autres formes de mobilisations plus symboliques. »
Le printemps s’annonce compliqué
L’objectif est clair. Faire revenir des médias qui ont délaissé le mouvement après la manifestation du 2 mars. Des médias que connaissent bien sildenafil 20 mg les militants, puisque plusieurs d’entre eux sont eux-mêmes journalistes. Mais le consensus sur les objectifs généraux de QSLT peine à cacher des dissensions politiques internes portant notamment sur les questions européennes et ravivées par l’échéance des élections communautaires en mai prochain. Et le printemps s’annonce d’autant plus compliqué pour QSLT qu’il marquera également la fin du plan d’aide européen au Portugal : le principal cheval de bataille du mouvement.
Margaux STIVE