Renato Ribeiro, expatrié français à Lisbonne, multiplie les casquettes : comédien, metteur en scène, coach, directeur artistique, professeur de français et consultant pour une maison d’édition portugaise. Une suractivité qui s’explique par sa personnalité fantasque et la situation économique du Portugal.
Rafales de vents, ciel opalin, crachin. En cet après-midi pluvieux, les visages sont fermés rue Vitoria dans le quartier touristique de Baixa-Chiado. Sale temps pour les vendeurs à la sauvette. Près du métro, ils s’évertuent à refourguer breloques et lunettes de soleil. En vain. Les badauds se pressent pour s’abriter sous les devantures des enseignes de luxe. L’atmosphère n’est ni à la fête ni aux dépenses inconsidérées. La crise économique est passée par là. Les restaurants sont peu fréquentés.
Ce climat morose n’affecte en rien la bonne humeur de Renato Ribeiro. La poignée de main est énergique, la voix claire, le sourire large. Difficile de croire qu’il a cialis directions 50 ans. Physique longiligne, veste en cuir noir sur un sweat blanc, le metteur en scène d’origine portugaise affiche une mine juvénile. Si quelques rides barrent son visage anguleux, ses yeux pétillent. Renato Ribeiro est un bon vivant. Installé dans un fauteuil en cuir beige, le comédien aux cheveux poivre et sel est rayonnant comparé aux ombres errantes à l’extérieur du Brown Café. A l’intérieur de cet ersatz de Starbucks Coffee, l’ambiance est feutrée, accentuée par la lumière tamisée, les tableaux accrochés aux murs et le raffinement du mobilier disséminés ici et là. « C’est l’un de mes endroits préférés à Lisbonne», précise le comédien entre deux gorgées de thé. Un décor classique qui surprend tant il contraste avec la fantaisie et la vie trépidante de cet expatrié français arrivé en août 2012 à Lisbonne.
« J’ai toujours eu ce côté exhibitionniste »
Renato Ribeiro est né en 1965 au Portugal, à Leiria. Ses parents émigrent à Tours alors qu’il a quatre ans et à sept, le voilà déjà sur les planches. Un cheminement presque naturel pour ce gamin frondeur, meneur et fort en gueule. « J’ai toujours été un clown, à faire le mariolle en classe. Quand j’ai commencé le théâtre tout petit il y avait ce côté extraverti chez moi et sur les planches, je trouvais un endroit où je pouvais m’exhiber. Mais au-delà, la scène est un endroit où j’avais le droit de parler, de faire des choix et où l’on m’écoutait. Surtout je pouvais faire passer des messages ».
Le metteur en scène s’installe à Paris en 1991. Après un passage au http://sildenafilcitrate-rxed.com/ Cours Florent, il réalise en 1998 sa première mise en scène, Volpone, selon l’adaptation faite par Jules Romains du classique de Ben Jonson. Succès immédiat : la pièce est jouée durant trois ans à Paris et lui permet de partir en tournée. Une consécration qui lui ouvre des portes. « Un agent immobilier avait flashé sur Volpone. Il a voulu m’aider. Je cherchais un lieu pour répéter avec ma compagnie et il m’a proposé une ancienne usine désaffectée de 1500 mètres carrés près du Père-Lachaise. J’y ai ouvert l’espace La Comedia, un lieu composé de trois salles de spectacle et une salle pour l’événementiel. » Il en sera le directeur pendant treize ans. Mais, « je commençais à tourner en rond. Je suis un vrai créatif. Je m’emmerdais », se remémore l’acteur augmentin 875 mg en fronçant les sourcils. Pendant ses deux dernières années à la tête de la Comédia, Renato est contraint de renoncer à des rôles importants dans des longs métrages. Il décide de jeter l’éponge. « Pour retrouver ma liberté de comédien et de créateur. »
Un véritable bourreau de travail
Pour se réinventer, Renato voyage. Il retourne pour la première fois au Portugal à l’occasion de vacances à Lisbonne en 2011. C’est le coup de foudre immédiat. « Je suis tombé amoureux de la ville ! », s’enthousiasme-t-il. La capitale portugaise correspond à son mode de vie. « Ce n’est pas stressant et cialis free trial coupon la nuit la ville vit aussi fort que Paris ». http://sildenafilcitrate-rxed.com/ Surtout « tout est à faire ici. Il y a des choses à inventer en matière culturelle. Les gens sont demandeurs. C’est un nouveau terrain de jeu ! »
Bien cialis and l-arginine together que conscient des difficultés économiques du Portugal, il décide de s’y installer et de poursuivre sa carrière de comédien. Devant le manque de débouchés, il est contraint de changer son fusil d’épaule. « Quand j’ai vu les milliers de touristes qui affluaient tout le temps, je me suis dit : et si j’ouvrais une guest-house ? » Renato loue une maison dans l’Alfama et y installe des chambres d’hôtes, une activité en pleine expansion à son arrivée. Il y habite également. « C’est chez moi et à la fois chez tout le monde », plaisante-t-il. Son activité de comédien reprend peu de temps après.
Embauché fin 2012 dans une telenovela à succès, « Dancin Days », il y incarne de façon récurrente un policier suisse. « Pour les Portugais, j’ai un côté atypique : je suis Français, je parle portugais, je suis dans la tranche d’âge des seniors mais je n’ai pas le physique du Portugais bedonnant. Pour eux, j’ai un profil commercial et dynamique. » Son physique lui ouvre de nouvelles perspectives. Aujourd’hui, il tourne régulièrement dans des publicités, fait l’accueil des productions cinématographiques françaises au Portugal. Il est également considéré comme la voie française de référence en matière de doublage de séries à Lisbonne.
En 2013, il est engagé comme professeur par l’Alliance Française. « De là, on m’a proposé d’être aussi formateur des professeurs portugais enseignant le français ». Actuellement, Renato Ribeiro est également gabapentin 300mg consultant chez Leya, un des plus gros éditeurs de livres portugais. « Je sillonne le pays pour présenter des ateliers théâtre, organiser le lancement des livres, la présentation des auteurs… » Il rit. Ce n’est pas tout. Ce touche-à-tout est également directeur artistique d’une structure-école d’art dramatique. Un véritable stakhanoviste.
« Je suis un vrai taré de cabaret, j’aurais aimé vivre dans les années 1920 »
Cette boulimie de travail est également motivée par des raisons économiques. Dans un pays où le salaire moyen plafonne à 800 euros, cumuler plusieurs emplois devient une nécessité. « Sinon, tu ne t’en sors pas financièrement », déplore-t-il. Le
directeur artistique gagne 1 500 euros par mois et s’estime privilégié.
Son futur grand projet : ouvrir un cabaret à Lisbonne. Le ton de sa voix monte d’un octave à l’évocation du dessein. « Je suis un vrai taré de cabaret ! J’aurais aimé vivre dans les années 1920 », souffle ce fan de Tim Burton. Pour la suite, il est optimiste. C’est dans sa nature, viagra vision loss contrairement aux Portugais, bercés depuis l’enfance par le Fado et ce sentiment de nostalgie et de mélancolie qu’est la saudade. A Lisbonne, on l’appelle « Tonto » : « Le naïf un peu fou-fou », traduit en souriant Renato. Apparemment ça lui réussit.
Louis MBEMBE
Que du succés Renato… continue toujours aussi professionnel tu le mérite.
Cristina et Fernando