Il y a deux façons de visiter Lisbonne: suivre les grands axes ou se perdre volontairement. Lors de votre prochaine visite dans l’Alfama lisboète, oubliez l’agitation, jouez l’improvisation et faites confiance à votre instinct!
Pas une minute ne passe dans la grande rua do Santa Cruz do Castelo sans qu’un serveur ne viagra vous hèle ou qu’un vendeur à la sauvette n’agite ses articles sous votre nez. Alors que vous pensiez que jamais vous ne quitteriez les sentiers touristiques, une rue part soudain sur votre gauche. Dans la rua Espírito Santo, aucun commerce, aucune voiture. Seulement une rangée de maisons jaunes, vertes et bleues dans une rue si sildenafil citrate tortueuse que vous n’y voyez pas à plus de vingt mètres.
A peine vous y engagez-vous qu’une odeur de lessive vous frappe. Levez la tête et vous verrez une myriade de vêtements multicolores mis à sécher. Et pour cause : il est 14h et le soleil est orienté exactement sur les différents balcons. Les Lisboètes, tablier au corps, sortent consciencieusement leur linge. Mais elles se retireront d’un mouvement vif si jamais vous pointez votre objectif dans leur direction.
Remontez la rue et vous constaterez que les portes sont grandes ouvertes. Certains repas s’éternisent et les conversations animées résonnent dans la rue. Au croisement avec la rua das Flores de Santa Cruz, c’est l’agitation. Alors qu’une femme s’apprêtait à quitter sa maison, une jeune cialis covered by insurance adolescente arrive en courant. Essoufflée, elle brandit une ampoule. A peine a-t-elle repris ses esprits qu’une neuve lui est donnée. Sa course reprend alors et prendra fin une centaine de mètres plus loin. Là, dans l’obscurité, toute la famille est réunie autour du père de famille, juché sur son escabeau. Les yeux levés, ils le regardent faire revenir la lumière dans une cuisine encore emplie de l’odeur du déjeuner.
A cette heure, le dimanche, a lieu un curieux phénomène
Attendez 14h30 et vous verrez les portes se fermer et les discussions s’évanouir. Un silence de quelques minutes envahira la rue, avant qu’un concert de telenovelas et de couverts que l’on range ne vienne le troubler.
A cette même heure, le dimanche, a lieu un curieux phénomène. De ces maisons surgissent des femmes d’un certain âge, richement habillées et à la coiffure travaillée. A mesure que les minutes passent, c’est au moins une dizaine d’entre elles qui sortent au compte-goutte. Découvrir leur identité et les raisons qui les poussent à agir
ainsi au même moment relève du parcours du combattant. Après une course haletante dans ces rues labyrinthiques, peut-être parviendrez-vous à en aborder une. Mais il vous sera alors impossible de résoudre l’énigme si vous ne parlez pas portugais.
Malgré tous vos efforts vous vous apprêterez à partir, dépité, du quartier par la rua do Santa Cruz do Castelo. Mais peut-être trouverez-vous alors un homme qui se détache de la foule. Dans la nuée d’appareils photos et de lunettes de soleil, peut-être verrez-vous un octogénaire montant avec une lente détermination une pente que l’on sent pourtant bien trop dure pour lui. Parmi toutes ces personnes, il est le seul dont la présence est naturelle. Qui sont ces femmes dont l’apparence contraste tellement avec le quartier ? Vous comprendrez alors que vous avez atteint votre but en voyant son visage s’éclairer d’un sourire. Vous apprendrez que ces femmes viennent des quartiers riches de Lisbonne et que, tous les dimanches, elles viennent rendre visite à leurs sœurs, cousines, filles. Le quartier est pauvre, les habitants, peu nombreux. Mais il n’y a pas de gêne pour elles à venir aussi richement vêtues, car personne ne s’en soucie. Le dimanche est sacré au pied du Castelo São Jorge et ni les touristes, ni les bijoux, ni les coiffures sophistiquées, ne pourront perturber cette douce routine.
Attendez encore un peu et le silence le plus total régnera dans les petites rues du quartier. Les portes se sont refermées et les familles se retrouvent entre elles. Il ne vous restera plus qu’à quitter ce dédale et retrouver l’agitation des commerces.
Constantin de VERGENNES