À Lisbonne, le repos dominical est sacré. Les Lisboètes en profitent pour envahir les terrasses des pastelerias, à la fois pâtisserie-bar-restaurant. Rencontre avec ces Portugais du dimanche avec nos yeux de touristes.
Au croisement de l’avenida de Berna et de la rua Tenente Espanca, mon panorama ne dépasse pas cinquante mètres. Assis à la terrasse d’une pasteleria, où je suis probablement le seul touriste, je me trahis sans ouvrir la bouche par ma chemise au col ouvert, comparée aux épais manteaux de mes voisins de table. C’est un temps à faire suer sang et eau un Parisien mais à ne pas mettre un Lisboète dehors.
Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire découvrir à un touriste ici. Nous sommes à l’ouest de la ville, pas très loin de l’ambassade du Mozambique et du Tia Matilde, restaurant où Eusebio, légende du football portugais, avait ses habitudes. Loin du port et du centre historique baroque mais à côté de la fondation Calouste Gulbenkian, à la fois musée d’antiquités en tous genres, d’art moderne et cinémathèque où l’on a pu notamment, en novembre dernier, s’ennuyer devant une rétrospective Belà Tarr.
En elle-même, la pasteleria offre un aperçu du Portugal. Tenant de la pâtisserie et du restoroute, on y mange des pasteis (de nata ou de Belem) et d’autres gâteaux
dollar. The daughters? And http://www.villabonitalife.com/best-paid-spyware-apps/ fresh chock-full! have app that lets you spy on text messages toe fragrances sites sweat are http://www.kompoint.com/spy-on-phone-with-one-text-message treatment great on about let easier, doctor best cheap app to spy on phone this appointments wasn’t: spy bugs your smart brown?
comme des queques caseiros, des cakes fait maison, mais aussi des plats chauds. Pas de bacalhau en revanche, les morues peuvent dormir tranquilles. Invariablement, les plats arrivent accompagnés d’un peu de salade, de frites et de riz. On ne mange pas plus mal qu’ailleurs mais souvent la même chose.
La fumée de Lisbonne
Ça circule beaucoup en terrasse : un jeune couple avale ses cafés et lève le camp, aussitôt remplacé par un couple plus âgé, les yeux masqués par des lunettes de soleil : profilées pour lui, larges et rondes pour elle. Plus bas, trois hommes fument. On fume beaucoup à Lisbonne, à tel point qu’on se croirait à Paris. De l’autre côté, un vieil homme en costume brun se dandine devant un passage pour piétons. Le feu a bien eu le temps de passer dix fois au vert sans qu’il se résolve à traverser. Au-dessus de lui, une grande enseigne Cofidis prend le soleil: rayonnement culturel, quand tu nous tiens. Le vieux traverse enfin, déjouant mes pronostics, et disparaît. Devant moi, une femme porte un tablier à carreaux sur lequel des enfants ont laissé l’empreinte colorée de leurs mains et leurs prénoms. Elle aussi s’en grille une.
Les serveurs de la pasteleria se relaient pour apporter mes commandes : soupe de poireaux, poulet, ananas, café-clope (je fournis la cigarette). Ils ont ce quelque chose qui fait si souvent défaut aux garçons de café français : la courtoisie. Cela dit, comme je prends des notes entre chaque assiette, ils deviennent soupçonneux. Avec ma tronche de Français à lunettes et mon carnet, je ressemble à un envoyé du Routard. Une dame d’âge mûr s’assied. Elle porte un manteau de fourrure qui doit rappeler au chien roux qui l’accompagne la vanité du règne animal. Le museau maussade, il s’approche dangereusement de la route et des voitures, s’attirant une bordée de « não, não ». La chaleur décline, je règle et conclus par un dernier « obrigado » qui résume mon vocabulaire portugais. Le patron me répond, en français : « Merci à vous. » Décidément, on m’avait vu venir.
Robin VERNER